L’ingénieur de la gourmandise
L’ingénieur de la gourmandise
A un jet de pierre de Passavant-la-Rochère, commune la plus septentrionale de la Franche Comté, la Verrerie de le Rochère se cache dans la forêt de Darney. C’est une des plus anciennes entreprises de France, près de six siècles que cette fabrique produit du verre.
Depuis 1475, les verriers franc-comtois s’affairent chaque jour à produire tout sorte d’objets, des verres à boire, coupes, verrines, tasses, carafes, vases, récipients, objets de décoration, abat-jours, boule de noel, mais également des tuiles ou des briques transparentes, un temps à la mode dans la construction. Des produits que l’on côtoie chaque jour, du verre de vin au bêcher de laboratoire en passant par les tasses à café du bureau, jusqu’au métro parisien, ou près d’un million de carreaux en verre produits à la Rochère décoré la station Chatelet Les Halles.
Ce savoir-faire, cet art ancestral, chacun peut le découvrir en visitant l’usine, qui attire près de 70 000 visiteurs par an.
Pour durer, il faut du souffle
Dans ce petit matin lorrain brumeux, devant le creuset ardent de l’atelier, le maître verrier “cueille” à l’aide de sa canne de fer une petite masse de verre, tel un petit soleil incandescent. Le maître verrier s’affaire immédiatement à la mettre en forme en la “maillochant” dans une sorte de cuillère en bois préalablement mouillée. Le maître verrier entame alors une chorégraphie millimétrée et parfaitement rythmée, le cristal en fusion devant rester suffisamment chaud pour être malléable et suffisamment dur pour garder sa forme. Soufflant une première fois pour créer une première bulle dans le verre, “l’amorce”, il ajoute progressivement un peu de matière, resserre la forme à l’aide d’une pince, pour enfin glisser le tout avec précision dans un moule.
Texte complet, Magazine des Vosges, éditions Sutton
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